Les enfants forcément confrontés à l'éducation violente?!

Je me tracasse beaucoup sur le sujet.
Je l'ai un peu évoqué dans le sujet des gardes.

Je me dis que forcément mon loulou (ma louloute) sera confronté(e) à des méthodes violentes.
Que ce soit de la part de sa nounou, en crèche, par les tantes -oncles - grands-parents (mais là je ne me gênerais pas pour imposer mon point de vue!!), à l'école maternelle,...
Je me dis qu'on peut juste limiter la casse de ce côté là.

J'aimerais connaitre votre point de vue. Il faut se dire que c'est pas plus mal? Que le principal c'est la façon dont ca se passe à la maison? Qu'on peut encore rattraper le coup?
Quelles sont vos trucs, vos difficultés,...?

Notre bébé sera en garderie 3j par semaine. (Bon tout ça me donne envie de pleurer et de revendre ma maison pour une encore plus minuscule et d'être maman à 100% !)
Surtout que j'ai encore entendu d'une collègue "Ben oui c'est quand même la gardienne qui va élever ton bébé. Quand tu ira le rechercher le soir ce sera bain et au lit"
Ou un collègue qui m'a expliqué avoir retrouvé son enfant blessé à l'épaule parce que sa gardienne a perdu patience et lui a mis la tête sous l'eau pour le calmer.

Puis j'imagine devoir expliquer inlassablement à chaque rencontre avec la famille "Je ne veux pas que tu fasse comme ça,... chez nous on ne fait pas ça"

Les méthodes à l'école ce n'est pas la peine d'espérer les changer..
Etc. etc. ...

c'est vrai nos enfants seront confrontés à la violence de ce monde, nous en sommes là où nous en sommes et nous devons faire avec.
Mais n'y allons pas exprès. dégageons le chemin au maximum. oui aux modes de garde alternatifs, aux écoles alternatives oui à l'alternatif!
il faut rester le plus lucide et à l'écoute des nos enfants, leur faire confiance et faire en sorte qu'ils gardent une grande confiance en leur jugement, c'est la meilleure manière d'avoir une vraie relation avec eux et de les aider s'ils sont confrontés à la violence à l'école, à la crèche et chez la nounou.
Avec une vraie présence, on limite fortement la casse! et ne pas avoir peur de faire les vrais changements qui en découlent (une amie a déménagé car l'école maternelle de sa fille ne lui plaisait vraiment pas et on s'apprête à faire la même chose si Paul n'est pas accepté à Decroly).
Je suis la "terreur" des nounous car étant presque une mère au foyer, je passe mon temps dans les mêmes lieux que les assistantes maternelles et les nounous. l'année dernière j'en vois une qui met une fessée à un petit de 18mois en disant "je vais te mater toi". Calmement, je m'approche:"vous êtes la maman?" "non" "alors soyez assuré que si je rencontre les parents de ce petit garçon je leur ferais part de vos méthodes éducatives." silence "allez-y"
J'ai vu les parents une semaine après, et leur ait dit, mais trop occupé par leurs soucis de travail, ils m'ont remercié en disant que ça leur convenait. trois mois plus tard, le père me tombe dessus au marché et me réclame mon numéro de tel et un témoignage car la méthode éducative de la nounou s'était encore durci, tant qu'ils ne pouvaient plus ignorer la détresse de leur fils. ils voulaient casser le contrat de travail avant l'échéance. ouf!
et je continue mon travail d'information... mais la plupart du temps, les parents ne veulent pas savoir comment se passent réellement les journées de leurs enfants.
Paul entre en crèche à 2 ans, il parle très bien et ça facilite les choses, mais surtout nous avons confiance en lui et lui en nous, il sait que s'il est en difficulté, on l'écoutera et on agira en conséquence. et ça, ça limite drôlement l'impact de la violence éducative extérieure.

Je me pose les mêmes questions que toi Bay! Et j'aime croire en ce que dit Odrade.
Effectivement, je pense que la vrai référence pour l'enfant reste les parents. Alors si on est à l'écoute, et que l'on applique la non violence à la maison, nos enfants y seront sans doute confrontés à l'extérieur mais seront capables de s'en défendre ou de nous en parler pour que nous remédions au problème.
Bien sur que ça fout la trouille, on n'a pas envie que nos enfants se retrouvent dans ces situations mais ils le seront malgré tout alors on peut simplement les préparés au mieux avec tout notre amour et notre bienveillance.

Et oui c'est la grande question de beaucoup de mamans malheuresement. Odrade ton discours est extremement juste !
C'est vrai que quand on pense à tout ce qui les attend moi ca me fait frémir... Nous voulons absolument déménager dans les 2 ans qui suivent car les écoles là où nous habitons c'est juste pas possible !! Si tout se passe bien nous serons partis de paris vers l'été 2011, si je n'avais pas eu Lou la question ne se serait jamais posé nous ne partirions pas. Comme quoi...

Pour la nounou, c'est très important que tu trouves quelqu'un qui va dans le meme sens éducatif que toi. Ici elle est assez stricte mais extremement juste et caline avec les enfants, c'est ce que je souhaitais.
Par contre je ne suis pas d'accord sur le fait que c'est elle qui va élever ton enfant. L'éducation, l'éveil va venir de vous et si vous trouvez une bonne nounou c'est elle qui ira dans la continuité de ce que vous faites et non l'inverse.

Des histoires a faire frémir tu en entendras bcp et aussi bcp de choses très sordides te passeront par la tête je pense que toutes les mamans passent par là et moi je trouve ca très dur. Après comme dit Odrade il faut te faire confiance et surtout faire confiance à ton enfant.

j'ai lu ce sujet avec beaucoup d'attention
je ne suis pour l'instant pas trop concernée parce que je suis maman au foyer et que Maureen n'est pas gardé par d'autres personnes que ses parents

il y a les grands parents, et il m'est arrivé de reprendre une maniere de parler du grand-pere qui ne me plaisait pas ( du genre , tu ne veux pas marcher , oh mais quelle fainéante !! ) mais je dois bien avouer que cela n'a rien a voir
avec une nounou tres dure etc... comme je viens de lire... (ou une qui mets la tete de l'enfant sous l'eau pour le calmer !! c'est inquietant , c'est sur !! brrrrr )

maureen n'ira pas en creche et donc les choses changeront petit a petit a la maternelle
j'ai le temps de m'y preparer mais j'y pense tout de meme beaucoup
ayant tout autour de moi, dans l'immeuble meme, des gens aux methodes educatives completement irrespectueuses...

l'idée qu'en fesant confiance en son enfant (ce que nous fesons deja) et que par la meme il sera en confiance pour venir nous parler de tout ce qui ne va pas,
c'est interessant
je n'avais pas vu cet aspect des choses et ca fait du bien de le realiser, merci !

Melo, comment as tu eu les infos sur la maternelle qui est pres de chez toi ?
l'as tu visitée ? ou par bouches a oreille ?
nous avons 3 maternelles pres de chez nous dont une privée, mais je sais pas comment me renseigner sur "comment ca se passe a l'intérieur"....

odrade a écrit:et je continue mon travail d'information... mais la plupart du temps, les parents ne veulent pas savoir comment se passent réellement les journées de leurs enfants.

Odrade alias la gestapo

Déja y a un college en face de chez moi, sincerement c'est l'hallu totale !!
J'ai jamais vu ca, bagarres, insultes, je me suis deja faite bousculée alors que j'avais Lou en porte bébé et pascal s'est retrouvé une fois avec lou au beau milieu d'une bagarre...
La maternelle c'est pas mieux, j'ai deja vu les petits à la sortie s'insulter de fils de p***. Nous avons des voisins qui ont une petite fille de 4 ans qui est donc à cette maternelle, elle a eu le nez cassé par plusieurs enfants qui lui ont tapé dessus du coup ils vont demenager aussi.

D'une manière générale, le quartier ou nous habitons c'est plutot violent et pas le paradis pour les enfants.

Odrade alias la gestapo [/quote] euh... non, plutôt la branche activiste de l'unicef, un peu la greenpeace des enfants...

Mais dis-moi Melo, il est comment ton quartier ? J'habite pas loin d'un collège et ce n'est pas aussi violent, j'ai déjà entendu des gros mots fuser mais pas quotidiennement et je n'y ai jamais vu de bagarre. Quand à l'école maternelle que fréquente Lucie je n'ai jamais entendu le moindre gros mot ...

Je suis dans ce qu'on appelle une "cité" plutot défavorisée.
Ils n'arretent pas de construire des logements sociaux hlm par contre rien pour les enfants ni pour les élèves, dans mon quartier il n'y a qu'une seule creche alors que rien que dans mon immeuble il y a une 10aines d'enfants. Rien non plus coté activités extrascolaires plus les plus grands...

melo a écrit:Nous avons des voisins qui ont une petite fille de 4 ans qui est donc à cette maternelle, elle a eu le nez cassé par plusieurs enfants qui lui ont tapé dessus du coup ils vont demenager aussi.

?? Mais quelle horreur... Elle va encore à l'école cette petite ? Non mais quel traumatisme :-(.

Justement ils viennent de mettre leur appartement en vente, ils seront partis avant la fin de l'année. C'est les seuls voisins qu'on fréquente en plus...

Ils sont tous les trois traumatisés à ce que je comprends, et la petite va encore à l'école ?

Pour le moment oui...

Melo je te comprends tout à fait dans ton choix de partir. Pour nous ça a été la même chose. Rien de bon se profilait autour de nous donc on a préféré partir dans un coin où il fait bon vivre.

oui effectivement , c'est effarant d'en arriver a de telles extremites
des enfants qui se font taper dessus des la maternelle, ca fait froid dans le dos

ici, quartier populaire de toulon, je ne sais pas comment peut etre la maternelle, et je ne connais encore par trop de monde pour me renseigner

en face de chez nous, il y a une ecole privée mais si la publique est bien, je pense que ce ne sera pas indispensable
d'autant plus que je ne connais pas leurs "tarifs"

compliqué tout ca
faire au mieux
faire au mieux de nos possibilites sachant que pour certains demenager n'est pas simple (nous memes sommes la depuis un an et on a deja galeré pour trouver cet appartement - qui nous plait beaucoup bien qu'une seule chambre)

Effrayant, la tête sous l´eau (mais à ce niveau c´est de la maltraitance, la personne devrait être déchue de son droit d´exercer une profession avec des enfants) et le nez cassé!

Mon mari est inconditionnel, on vivra dans la mouise financière, mais Albert sera aimé et chouchouté à la maison! ...le plus tard possible!

Pas facile tout ça. Bien des angoisses planent sur les parents....

c'est terrible tous les exemples que vous donnez! moi, ça me donne envie de rejoindre des villages communautaires en Ardèche ou dans les Cévennes pour vivre entourés par des gens avec les mêmes idées que moi!

en attendant le grand saut, Jenny, pareil ici, j'envisage une réduction de salaire de 40% (encore) l'année prochaine et un déménagement!

Pour en rajouter, mon mari est prof, dans son collège pourtant non classé Zep, un élève a été poignardé il y a deux ans (superficiellement), un scalpé, un autre passé à tabac par un groupe de filles l'année dernière... et cette année, ça commence fort, il y a un "grand" de 3ème qui coince les petites de 6ème dans les couloirs et qui leur fait des attouchements.
c'est, voilà, décourageant.
mais là ce sont des exemples qui découlent plutôt de la violence éducative.
Pour notre famille, c'est pénible car souvent le papa fait la confusion entre la manière d'être avec ses élèves et celle avec son fils. Il manque bien souvent de tolérance, il n'a pas vraiment les idées claires et parfois du coup, il est violent avec son fils.
pas facile.
Mais je ne me gêne pas de montrer mon désaccord avec la méthode employée à ces moments là et même devant Paul. c'est inconfortable et je culpabilise de le voir assister à une dispute entre son papa et sa maman, mais je ne sais pas quoi faire sinon. (je ne peux pas rester les bras ballants devant le père disputant fort son fils et parfois même lui tirant l'oreille).
bien entendu, on en a déjà discuté au calme et sans Paul, sans arriver à se mettre d'accord.
Dernièrement j'ai trouvé un semblant de solution, quand je sens mon mari fatigué et commencer un rapport de force, je lui propose de prendre le relai! ça marche souvent! si vous avez d'autres trucs, je suis preneuse...

Ma nouvelle vie de maman m´a vraiment fait réfléchir sur ma vie d´enseignante. Cette année il y a eu plein d´évolution dans ma classe...mais quelques fois, malheureusement, face au groupe, il n´est pas toujours possible de prendre ne compte les enfants dans leur individualité. C´est le plus grand problème de l´éducation. Il ne devrait y avoir que 15´élèves par classe et 2 profs.
Mais quand même, nous sommes des êtres sociaux et les enfants s´amusent bien à l´école dans la grande majorité. Et comme certaines d´entre vous je suis convaincue que les enfants que nous élevons sauront faire face (il y a une petite dans ma classe qui me désarme quand je me "fâche", elle a toujours une explication convainquante, à 4 ans!!!).

Je me dis aussi que si les enfants sont respectés ils respectent les autres et attendent à être respectés.
L'important c'est peut-être qu'ils soient toujours indignés face au moindre geste face à la moindre parole inhumaine que l'on pourrait leur adresser (ou à quelqu'un d'autre)
Peut-être c'est ça la principale leçon à leur enseigner. Que tout être mérite d'être traité correctement.

Je suis tout à fait d´accord avec toi. Et aussi s´ils ont confiance en eux et en leurs parents, ils ne se laisseront pas intimider facilement et n´hésiteront donc pas à faire part d´une situation qu´ils auront mal vécue ou qui les aura blessés. Tout petits qu´ils soient (quand j´avais 4 ans, un instit m´a giflé pour une broutille de bêtise que mes grands dadets d´oncles avaient commise. En arrivant à la maison à 11h30, c´est la première chose que j´ai dite à ma mère, elle m´a embarquée illico jusqu`à l´école....et bien je me souviens encore de la tronche de l´instit, il n´en menait pas large. Il ne m´a pas du tout intimidé avec sa gifle, je savais que c´était injuste et que ça ne devait pas rester dans le silence, mais je savais aussi que mes parents n´allaient pas me répondre "ce n´est rien ma chérie, c´est passé" ou "tu es sûre que tu n´as rien fait?").

c'est exactement ce que je pense aussi. Plus on permet à un enfant d'avoir confiance en son ressenti et ses émotions, plus on lui permet d'avoir confiance en lui et de faire face à des situations dure.
J'ai eu aussi une expérience dure enfant, j'ai été agressée par un voisin. Ma première réaction a été de courir en avertir ma mère. Je me souviens encore comme c'était pénible à dire... la réaction de mes parents à été la même que celle de ta mère Jenny, tout de suite confrontation, le voisin n'en menait pas large non plus. Mais pour la petite fille que j'étais, c'était très important de savoir que je pouvais avoir confiance en mes parents et que mes parents me faisaient confiance.
Je crois que c'est grâce à ça que cette agression ne s'est pas transformé en traumatisme.
Dernièrement, mon fils m'a fait part de sa "blessure" d'avoir été poussé dans le dos sur le toboggan par un grand. J'ai pratiqué l'écoute active, et j'ai vu mon fils se détendre et sa "blessure" guérir. ça m'a rassuré: mon fils ne gardera pas ses blessures pour lui, il saura trouver des ressources extérieures pour s'aider à les surmonter!

En parcourant le forum, j'ai lu attentivement ce post et c'est pour nous aussi une source de questionnement et d'inquiétude.
Je partage avec vous un article sur les douces violences du quotidien. Elles sont parfois bien plus proches que l'on ne se l'imagine.